Riots in France
So Mr. Nicola Sarkozy, the French Minister of Home Affairs, has produced two solutions to save France from its current trouble - first is imposing a curfew, now second is "expeling the foreign trouble makers out of our terriotories". He said today:-
What road France is going down now is still to be seen. In Aljazeera.net, the article "The corrosive division in France" by Soumaya Ghannoushi is a succint summary of the trouble France is in now.
Below is the extracts of another excellent analysis "L'ÉTAT D'URGENCE VU D'ALGÉRIE. La France rattrapée par son passé", by Eric Glover published in Courrier International on 9 november
"Rattrapée par sa propre histoire, la France puise dans une législation qu'elle a mise en place dans l'urgence de la guerre de Libération pour affronter des événements qui la submergent un demi-siècle après", s'indigne le quotidien algérien Liberté. Le Quotidien d'Oran fait le même constat: "Le gouvernement français a fouillé dans ses cartons pour exhumer une loi qui sent la naphtaline et les relents de l'Algérie française."
"Face à la débandade d'un ordre républicain en déliquescence, Chirac a frappé fort. Aussi bien les imaginations que les esprits", estime l'éditorialiste du journal. "La violence urbaine, portée par des ados encagoulés, a donné lieu à une riposte qui semble disproportionnée. La loi de 1955 va donner plus de moyens à des maires dépassés – instaurer le couvre-feu dans leurs quartiers – et permettre à la police d'agir comme face à des criminels. Chirac, qui n'a pas opéré de transfert du pouvoir judiciaire vers l'armée comme lors de la guerre d'Algérie, a décidé de démontrer aux Français qu'on ne badine pas avec l'ordre républicain et la sécurité."
...
Le Quotidien d'Oran juge que "cette loi vise à donner à Villepin, Sarkozy et ses flics toute latitude pour agir contre des bandes de jeunes qui ont bouleversé la France et porté un sérieux coup à son image. Mais cette loi, exceptionnelle dans sa formulation, ne sera appliquée que douze jours. Chirac compte ramener le calme d'ici là dans les banlieues et dissuader la jeunesse frustrée d'étendre son action à d'autres villes de France." Liberté note d'ailleurs que "sentant toute la difficulté de rétablir l'ordre en douze jours, le président français réunira au début de la semaine prochaine un nouveau Conseil des ministres où sera présenté un projet de loi permettant la prorogation de l'état d'urgence". "Toutefois, cette fois-ci le gouvernement est tenu de passer par le Parlement pour pouvoir proroger l'état d'urgence", signale le journal.
"Face à la 'racaille', le gouvernement français veut montrer qu'il est déterminé. Même en mai 1968, il n'avait pas dégainé de loi aussi répressive", reprend Le Quotidien d'Oran. "Rien ne dit que ce coup de massue de l'exécutif, accueilli diversement par la classe politique française, va régler le fond du contentieux existant entre un Etat libéral et sécuritaire et une jeunesse dés?uvrée et rancunière. Comme un mauvais thérapeute, Chirac lutte contre un traumatisme en recourant à une décision traumatisante. L'adepte de la 'fracture sociale' qu'il est vient de perdre davantage que son flegme en décidant de sévir de manière spectaculaire, tout en sachant qu'on ne tire pas sur une mouche avec un bazooka."
Et c'est Liberté qui donne alors une touche très algérienne aux événements de France. "Ces jeunes des banlieues, Français faut-il le rappeler, expriment aussi dans leur colère toute la souffrance de leurs parents venus vendre leur jeunesse et leur énergie pour construire la France sans jamais recevoir en retour une quelconque reconnaissance." Pour le quotidien, "la France riche et bien-pensante, la France d'en haut, comme disent certains de ses politiciens, est rattrapée par son passé. Son passé peu glorieux de puissance d'occupation."
Et Liberté d'insister sur l'importance pour ces jeunes de "la loi du 23 février 2005, qui fait l'éloge de la destruction de leur pays d'origine par le colonialisme français". Cette loi adoptée par le Parlement français a provoqué une controverse – notamment en Algérie – car il lui est reproché de faire l'éloge de la colonisation et de rester muette sur les sévices et les crimes dont furent victimes les populations des territoires colonisés. "Spoliés de leur mémoire, stigmatisés par leur identité, exclus parce que descendants d'anciens colonisés, craints parce que différents de peau et de culte, ces jeunes que les ministres de la République française qualifient de 'voyous' et de 'racaille' ont répondu à la violence sournoise des lois et des codes sociaux par une violence dévastatrice et spectaculaire", continue Liberté.
Et de mettre en garde: "Ce n'est pas certes quelques millions d'euros qui vont éteindre le feu et effacer des décennies d'humiliation. Pourtant les pouvoirs publics avaient reçu plusieurs signaux d'alerte. L'activisme islamiste dans ces cités dites sensibles en faisait partie. Les islamistes radicaux ne recrutent, les pays musulmans ne le savent que trop, que dans les zones de non-droit et dans le sillage de l'injustice. Mais une vision à la limite du racisme a amalgamé islam et intégrisme pour éluder les difficultés réelles de ces Français pas tout à fait comme les autres."
Categories: Discrimination, Europe, Inequity, Poverty, Race,
"J'ai demandé aux préfets que les étrangers, qui sont en situation régulière ou irrégulière, qui ont fait l'objet d'une condamnation, soient expulsés sans délai de notre territoire, y compris ceux qui ont un titre de séjour", a-t-il précisé. "Quand on a l'honneur d'avoir un titre de séjour, le moins que l'on puisse dire c'est que l'on n'a pas à se faire arrêter en train de provoquer des violences urbaines", extracts from M. Sarkozy demande l'expulsion des étrangers impliqués dans les violences" urbaines, 9 November 2005, Le MondeHis discourse of security is a perfect incarnation of the ideology of the current French government - elitist, discriminatory, racist, arrogant. For them, the best ways to tackle the violence caused by socio-economic marginalisation, non-integration and discrimination is more exclusion and counter-violence.
What road France is going down now is still to be seen. In Aljazeera.net, the article "The corrosive division in France" by Soumaya Ghannoushi is a succint summary of the trouble France is in now.
Below is the extracts of another excellent analysis "L'ÉTAT D'URGENCE VU D'ALGÉRIE. La France rattrapée par son passé", by Eric Glover published in Courrier International on 9 november
"Rattrapée par sa propre histoire, la France puise dans une législation qu'elle a mise en place dans l'urgence de la guerre de Libération pour affronter des événements qui la submergent un demi-siècle après", s'indigne le quotidien algérien Liberté. Le Quotidien d'Oran fait le même constat: "Le gouvernement français a fouillé dans ses cartons pour exhumer une loi qui sent la naphtaline et les relents de l'Algérie française."
"Face à la débandade d'un ordre républicain en déliquescence, Chirac a frappé fort. Aussi bien les imaginations que les esprits", estime l'éditorialiste du journal. "La violence urbaine, portée par des ados encagoulés, a donné lieu à une riposte qui semble disproportionnée. La loi de 1955 va donner plus de moyens à des maires dépassés – instaurer le couvre-feu dans leurs quartiers – et permettre à la police d'agir comme face à des criminels. Chirac, qui n'a pas opéré de transfert du pouvoir judiciaire vers l'armée comme lors de la guerre d'Algérie, a décidé de démontrer aux Français qu'on ne badine pas avec l'ordre républicain et la sécurité."
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Le Quotidien d'Oran juge que "cette loi vise à donner à Villepin, Sarkozy et ses flics toute latitude pour agir contre des bandes de jeunes qui ont bouleversé la France et porté un sérieux coup à son image. Mais cette loi, exceptionnelle dans sa formulation, ne sera appliquée que douze jours. Chirac compte ramener le calme d'ici là dans les banlieues et dissuader la jeunesse frustrée d'étendre son action à d'autres villes de France." Liberté note d'ailleurs que "sentant toute la difficulté de rétablir l'ordre en douze jours, le président français réunira au début de la semaine prochaine un nouveau Conseil des ministres où sera présenté un projet de loi permettant la prorogation de l'état d'urgence". "Toutefois, cette fois-ci le gouvernement est tenu de passer par le Parlement pour pouvoir proroger l'état d'urgence", signale le journal.
"Face à la 'racaille', le gouvernement français veut montrer qu'il est déterminé. Même en mai 1968, il n'avait pas dégainé de loi aussi répressive", reprend Le Quotidien d'Oran. "Rien ne dit que ce coup de massue de l'exécutif, accueilli diversement par la classe politique française, va régler le fond du contentieux existant entre un Etat libéral et sécuritaire et une jeunesse dés?uvrée et rancunière. Comme un mauvais thérapeute, Chirac lutte contre un traumatisme en recourant à une décision traumatisante. L'adepte de la 'fracture sociale' qu'il est vient de perdre davantage que son flegme en décidant de sévir de manière spectaculaire, tout en sachant qu'on ne tire pas sur une mouche avec un bazooka."
Et c'est Liberté qui donne alors une touche très algérienne aux événements de France. "Ces jeunes des banlieues, Français faut-il le rappeler, expriment aussi dans leur colère toute la souffrance de leurs parents venus vendre leur jeunesse et leur énergie pour construire la France sans jamais recevoir en retour une quelconque reconnaissance." Pour le quotidien, "la France riche et bien-pensante, la France d'en haut, comme disent certains de ses politiciens, est rattrapée par son passé. Son passé peu glorieux de puissance d'occupation."
Et Liberté d'insister sur l'importance pour ces jeunes de "la loi du 23 février 2005, qui fait l'éloge de la destruction de leur pays d'origine par le colonialisme français". Cette loi adoptée par le Parlement français a provoqué une controverse – notamment en Algérie – car il lui est reproché de faire l'éloge de la colonisation et de rester muette sur les sévices et les crimes dont furent victimes les populations des territoires colonisés. "Spoliés de leur mémoire, stigmatisés par leur identité, exclus parce que descendants d'anciens colonisés, craints parce que différents de peau et de culte, ces jeunes que les ministres de la République française qualifient de 'voyous' et de 'racaille' ont répondu à la violence sournoise des lois et des codes sociaux par une violence dévastatrice et spectaculaire", continue Liberté.
Et de mettre en garde: "Ce n'est pas certes quelques millions d'euros qui vont éteindre le feu et effacer des décennies d'humiliation. Pourtant les pouvoirs publics avaient reçu plusieurs signaux d'alerte. L'activisme islamiste dans ces cités dites sensibles en faisait partie. Les islamistes radicaux ne recrutent, les pays musulmans ne le savent que trop, que dans les zones de non-droit et dans le sillage de l'injustice. Mais une vision à la limite du racisme a amalgamé islam et intégrisme pour éluder les difficultés réelles de ces Français pas tout à fait comme les autres."
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